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TDAH, l’importance d’un bon diagnostic


Introduction :


Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neuro-développemental et un motif de consultation fréquent en pédopsychiatrie, caractérisé par un degré d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité inapproprié pour le stade du développement. L’évaluation et le diagnostic précoce sont fondamentaux pour une prise en charge globale du trouble et des comorbidités qui lui sont souvent associés.

 

La prévalence du TDAH est estimée en moyenne à 5 % (entre 3 à 7%) chez les enfants et les adolescents d’âge scolaire. Ce trouble, qui est susceptible de retentir de manière très significative sur le fonctionnement de l’enfant dans différents domaines (apprentissage scolaire, interactions intrafamiliales, sociales et le développement émotionnel) touche plus fréquemment les garçons que les filles (2 à 4 garçons pour une fille).


Il se présente sous trois formes :



La comorbidité est fréquente dans près de 80 % des cas.


Etiologies :

Il existe actuellement différentes hypothèses sur l’étiologie du TDAH :

 

Facteurs génétiques :

Les études menées sur les familles, les jumeaux et les enfants adoptés mettent en avant une composante génétique dans la pathogénèse du TDAH. Plusieurs gènes semblent impliqués, notamment  un dysfonctionnement des gènes du système dopaminergique.

 

Facteurs neurobiologiques : 

Un dysfonctionnement dans les structures cérébrales et/ou les processus physiologiques ou neurobiologiques qui jouent un rôle essentiel dans le contrôle de l’éveil, de la vigilance et de l’attention, ainsi que dans la régulation de l’inhibition comportementale est également évoqué.


Autres facteurs de risque :

Parmi les autres facteurs de risques figurent la naissance prématurée avec un petit poids de naissance (<1,5 kg) qui multiplie le risque par 2 à 3, l’exposition prénatale à l’alcool, au tabac, aux benzodiazépines ou aux anticonvulsivants, une hypoxie néonatale, une exposition au plomb ou encore des abus, une négligence éducative et affective ou une maltraitance pendant la petite enfance.

 

Tableau clinique : 

Hyperactivité :

L’hyperactivité est caractérisée par :


Impulsivité :

L’impulsivité se traduit par :


Inattention :

L’inattention se manifeste par :


Diagnostic :

 

Le diagnostic repose sur des critères cliniques (≥ 6 symptômes d’inattention, d’hyperactivité, d’impulsivité). Les tests psychométriques et la passation d’échelles ne sont que des apports complémentaires. L’élément de durée des troubles prolongée, plus de 6 mois est aussi déterminant.

Il est important également de considérer le début précoce, dès l’âge de la marche et des premiers apprentissages :



Les symptômes doivent être envahissants, présents dans au moins 2 domaines de la vie de l’enfant (explorer le comportement à la maison, à l’école, avec la famille élargie, activités extrascolaires), avec un retentissement sur le fonctionnement social, scolaire et familiale de l’enfant et engendrent une souffrance.

 

Diagnostics différentiels :

 


La difficulté à poser le diagnostic réside dans le fait que les symptômes d’hyperactivité, de l’inattention et de l’impulsivité sont retrouvés dans diverses pathologies médicales psychiatriques ou non psychiatriques, d’où l’intérêt d’un bon entretien avec les parents de l’enfant.

 

Outils de dépistage et mesure de sévérité :

 

Pour une meilleure prise en charge et une rééducation personnalisée, il existe plusieurs outils permettant d’orienter le professionnel de santé :



Evolution :


Les caractéristiques et les trajectoires développementales de ces sous types sont différentes. Ainsi, les troubles d’apprentissages sont plus fréquents chez les enfants atteints de TDAH de type inattention prédominante, et les comportements antisociaux et conduites à risque sont plus fréquents dans la forme hyperactivité/impulsivité.


Dans la majorité des cas, le trouble s’amenuise et disparaît à l’âge adulte. Les patients gardent en général surtout des difficultés attentionnelles.


Les enfants souffrant de TDAH présentent un retard dans le développement de leurs capacités langagières, motrices et sociales. En l’absence de prise en charge, les complications scolaires, sociales et professionnelles sont importantes.

 

Prise en charge :


La prise en charge doit être globale et multimodale. Elle s’appuie sur un traitement pharmacologique, une psychothérapie, des interventions pédagogiques, une remédiation cognitive et un processus de rééducation.

 

La psychoéducation au trouble est obligatoire afin d’expliquer à l’enfant et à sa famille le trouble, son évolution, les facteurs d’entretiens et les stratégies de prise ne charge. Il  faudrait également expliquer le traitement médicamenteux, les bénéfices attendus et les effets secondaires à surveiller.

 

Les aménagements scolaires en milieu ordinaire sont également importants. Ils reposent sur des conseils simples visant à limiter la distractibilité et la fatigabilité cognitive :

 


Le traitement médicamenteux le plus utilisé est à base de méthylphénidate, un psychostimulant dérivé des amphétamines, efficace chez environ 70 %  des patients. Il plusieurs formes à libération immédiate ou prolongée. Un autre traitement à base d’atomoxétine peut être proposé.

 

Toutefois, le traitement ne peut être prescrit qu’après un interrogatoire et un bilan pré-thérapeutique détaillé.

 

Enfin, les thérapies permettent de mieux gérer les comorbidités, l’estime de soi et retentissement familial. Elles s’articulent autour de la thérapie individuelle pour l’enfant type TCC, des prises en charge neuropsychologique, une remédiation cognitive en individuelle ou en groupe, une guidance de la famille ou encore une thérapie systémique possible pour toute la famille au besoin.

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