Les signes d’alerte du trouble du spectre de l’autisme
Les troubles du spectre de l’autisme sont des troubles précoces : les signes sont habituellement réunis dans les trois premières années de la vie.
La façon dont les TSA se manifestent est multiple avec des profils cliniques hétérogènes résultant de la variété des symptômes, du degré d’autisme présenté, des pathologies et troubles éventuellement associés, de la présence ou non d’une déficience intellectuelle et de l’évolution propre de la personne.
Réagir dès les premiers signes d’alerte : une vigilance de tous les acteurs de première ligne
- Quel que soit l’âge : l’inquiétude des parents concernant le développement de leur enfant, notamment en termes de communication sociale et de langage.
- Régression des habiletés langagières ou relationnelles, en l’absence d’anomalie à l’examen neurologique.
- Les parents et tout professionnel de 1re ligne (professionnels de santé, professionnels du secteur de la petite enfance, enseignants, psychologues, etc.) sont susceptibles de repérer, observer, déceler un ou plusieurs signes inhabituels pouvant indiquer une particularité de développement de l’enfant.
- L’exploration de la communication, au même titre que l’exploration de la motricité (globale et fine) et du langage, ainsi que la recherche des signes d’alerte de TSA sont recommandées dans le cadre de l’examen médical effectué à chaque examen obligatoire pour le suivi de l’état de santé des enfants de 0 à 6 ans.
Signes cliniques précoces :
- À partir de quel âge peut-on espérer diagnostiquer un bébé autiste? Et sur quels signes?
- Le diagnostic d’autisme est délicat avant l’âge de 24 mois, il n’y a pas de signes cliniques spécifiques, le mode de début est progressif et la discrétion des premiers signes peuvent tromper.
- Parfois encore c’est seulement au début de la deuxième année que des parents pourtant attentifs commenceront à se douter de l’existence de troubles.
- Signes précoce de l’autisme selon l’âge :
- Entre zéro et six mois :
- Indifférence au monde sonore: impression de surdité.
- Anomalie du regard: peut être bref, mal dirigé, périphérique, l’enfant ne suit pas les personnes mais peut fixer longuement des détails, strabisme, regard par coups d’œil.
- Absence ou rareté du sourire.
- Anomalie du comportement: bébé trop calme ou trop excité.
- Troubles du sommeil sévères : on rencontre les deux types d’insomnies précoces :
- L’insomnie calme avec les yeux grands ouverts est rare.
- L’insomnie agitée avec réveils en hurlant et manifestations auto-agressives.
- Troubles de l’alimentation précoces: défaut de succion, l’enfant prend mal la tétine ou le mamelon ; ou bien coordination défaillante entre ses mouvements de succion et de déglutition ; régurgitations post-prandiales, anorexie très précoces.
- Troubles sphinctériens: constipations fonctionnelles précoces due à une rétention des matières fécales.
- Absence d’attitudes anticipatrices.
- Absence d’échange avec la mère.
- Absence de vocalisation.
- Il ne s’oriente pas vers la voix.
- Réaction à des changements minimes de luminosité.
- Anomalie de la motricité: hypotonie/hypertonie.
- Défaut d’ajustement de la position dans les bras de la mère.
- Entre six et douze mois :
- Attitudes bizarres: marche sur la pointe des pieds, tournoiements.
- Activités solitaires : jeux de doigts et de mains devant les yeux, des balancements.
- Quête active de stimuli sensoriels: fixation du regard sur des lumières, des objets qui tournent.
- Utilisation inhabituelle des objets (le bébé les gratte, les frotte, les flaire, les faits rouler, les faire tomber de manière répétitive).
- Absence d’intérêt pour les personnes (défaut de contact : pauvre ou inexistant).
- Réaction pauvre ou absente lors des retrouvailles.
- Peu ou pas d’émissions vocales.
- Réaction absente aux bruits ou inconstante.
- Troubles alimentaires tardives :
- Difficultés de diversification de l’alimentation.
- Refus de mastication ou bien absorption alimentaire indifférencié.
- Absence d’angoisse lors de la séparation et d’angoisse de l’étranger.
- Confirmation des particularités motrices : Anomalies de la motricité et du tonus :
- Défaut d’attitude anticipatrice.
- Défaut d’ajustement corporel et d’agrippement.
- Insuffisance du contrôle postural
- Rigidité.
- Mouvements ont peu de rythmicité et de fluidité.
- Entre un et deux ans:
- Non-développement du langage :
- Apparition tardive des premiers mots, le plus souvent au-delà de deux ans.
- Absence du « je ».
- Jeux pauvres avec absence de jeux de faire semblant.
- Stéréotypies : ils ne sont pas faciles à trouver dans la première année de vie (remuer les doigts devant le visage, agiter les bras comme un battement d’ailes, balancements …) et intérêts particuliers.
- Indifférence à l’égard du monde extérieur, aussi bien à l’égard des personnes (l’absence de pleurs lorsqu’on quitte l’enfant, absence de babillage).
- Fascinations très vives (pour des mouvements, des lumières, la musique).
- Automutilations, agressivité.
- Absence de pointage.
- Phobies massives et mal organisées : phobies des bruits et en particulier des bruits faits par les appareils ménagers (aspirateur, machine à laver, etc.).
- Trouble de l’attention conjointe.
- Absence de regard référentiel.
- Absence de pointage proto-déclaratif.
- Retard des acquisitions.
- L’enfant ne manifeste aucune réaction à des paroles descriptives.
- L’enfant n’essaie pas spontanément de faire regarder quelque chose à distance.
- Pauvreté des jeux, absence d’imitation.
- Comportements bizarres: marche sur la pointe des pieds, tournoiements.
- Les signes précoces pris isolément ne sont ni pathognomoniques, ni même spécifiques et constants.
- Ils peuvent être communs avec d’autres tableaux cliniques de jeunes bébés.
- La plupart de ces signes doivent être interprétés en fonction du niveau global du développement.
Les plus caractéristiques peuvent être inconstants et/ou tardifs (stéréotypies, automutilation…), ou bien d’observation moins évidente (anomalies du regard, hypotonie et dystonie, faible réaction aux sons).
Au-delà de 18 mois et jusqu’à l’adolescence :
- Signes précédents ou difficultés relationnelles précoces et persistantes (difficultés à créer des liens amicaux, à engager, suivre ou participer à une conversation, à prendre des initiatives sociales (sorties, invitations…), à comprendre ou interpréter des intentions, des expressions langagières, le second degré, etc.) combinées à des particularités dans le comportement et les intérêts prenant un caractère anormalement répétitif, restreint et stéréotypé.
- Les signes et les symptômes ont pu être masqués par les mécanismes de compensation de l’enfant ou d’adolescent et/ou par un environnement favorable.
- L’autisme peut ne pas être reconnu chez des enfants ou des adolescents verbaux ou chez des enfants ou des adolescents ayant une déficience intellectuelle.
L’autisme peut être sous-diagnostiqué chez les filles, qui pourraient avoir un profil et un niveau d’altération différents de ceux des garçons avec TSA.
Les parents et tout professionnel de 1re ligne (professionnels de santé, professionnels du secteur de la petite enfance, enseignants, psychologues, etc.) sont susceptibles de repérer, observer, déceler un ou plusieurs signes inhabituels pouvant indiquer une particularité de développement de l’enfant.